Conseil municipal du 29 Septembre 2022. 3/5. Le projet "cité bleue"
Nous avons découvert dans Var-matin que vous avez, depuis juin 2021, « organisé des tables rondes avec les acteurs économiques et culturels du territoire afin de construire l’ADN du projet » de votre « cité bleue ». Nous nous sommes alors imaginés que vous aviez enfin choisi de travailler vraiment avec l’ensemble des acteurs du territoire qui ont, maintenant depuis plus de quatre ans, imaginé un projet appelé « cité de la mer ».
Rappelons à notre conseil municipal et aux citoyens assistant à cette réunion que, s’il était un point sur lequel, au cours de la campagne électorale de 2020, vous et nous étions d’accord et l’avions exprimé chacun de notre côté, c’était bien d’avancer vers la mise en œuvre, bien sûr à affiner, de ce projet structurant pour la ville, la métropole, et au-delà. Nous l’avons écrit. Vous aussi. Les écrits restent. Rappelons aussi que, dans cette perspective, votre prédécesseur avait proposé à la Métropole une modification du plan local d’urbanisme intercommunal. Elle visait à permettre et imposer que la zone de l’Atelier mécanique et de l’Atelier des escalators soit inscrite comme devant faire l’objet d’un plan de masse, c’est-à-dire d’un programme cohérent et global. Ça se traduit par un zonage particulier, appelé UGa, dédié à des activités industrielles et technologiques, culturelles et de services, et quelques autres très encadrées. Il avait même été prévu un emplacement réservé, le numéro 43, pour créer une voie nouvelle, sur une emprise de 14 mètres, sur 3300 m², entre la place des Mouissèques et l’avenue Esprit-Armando. Le Conseil métropolitain a voté cette délibération le gravant dans le marbre à la quasi-unanimité en 2019. Il manquait... votre voix.
Rappelons également que, dans la perspective de la desserte de ce site, votre prédécesseur a obtenu de la Métropole le prolongement du tracé du transport en commun en site propre jusqu’à Bois Sacré. Il a aussi obtenu un nouveau ponton pour les bateaux-bus et l’engagement du programme de réhabilitation de la voie de la corniche par l’avenue Philippe-Giovannini qui traverse la zone UGa. C’est fait. Grâce à ceux que vous dénigrez systématiquement aujourd’hui.
Rappelons enfin que le projet de l’Atelier mécanique était prêt à démarrer au moment de votre élection. Les délibérations que vos amis ont systématiquement attaquées ont toutes été jugées légales. Le bail pouvait être signé avec les opérateurs. Ils n’avaient alors aucunement l’intention de déserter. On sait la suite que vous avez réservée au projet. Celui-ci convenait aux porteurs du projet de « cité de la mer ». Il aurait constitué la phase première d’un grand programme sur le site UGa, puisque la perspective que CNIM, alors en bonne activité, puisse céder rapidement le site des escalators était lointaine. Entre parenthèses, ce serait d’ailleurs encore le cas si vous aviez défendu notre entreprise-fleuron autrement qu’en faisant, là encore, mine devant les médias de vous intéresser à son devenir. Mais, après quelques photos, vous êtes passée sous les fourches caudines du ministre de l’Économie, au lieu de plaider comme nous pour un sauvetage de l’entreprise par une entrée de l’État à son capital...
Non seulement vous sabotez des années de travail de vos prédécesseurs, des fonctionnaires de la ville et de la métropole, et des investisseurs qui ont cru à La Seyne, mais, maintenant, vous sortez du chapeau un soi-disant nouveau projet que vous auriez imaginé. Celui-ci est, dans ses orientations, presque similaire au cadre existant, même s’il est des points qui méritent discussion.
En effet, à la lecture de Var-matin, puisque c’est hélas la seule source d’information des élus que nous sommes, il est des éléments du programme présenté qui sont strictement incompatibles avec les prescriptions de la zone UGa du plan d’urbanisme. Mais on ne va pas entrer dans le détail. Ce projet est aussi similaire à celui, déjà bien construit, de la cité de la mer que les acteurs économiques ont élaboré. Et celui-ci, que vous souteniez avant votre élection, comme le cinéma et les hôtels à l’Atelier mécanique – vous l’avez écrit, les écrits restent – vous l’avez une fois élue balayé d’un revers de main avant de vous en approprier l’essence et inscrire ainsi l’initiative à votre actif.
Et vous faites ça seule, dans le seul but de paraître. Quel mépris pour le conseil municipal que vous placez devant le fait accompli ! Mais, surtout, quel mépris pour les acteurs économiques du territoire, en particulier ceux de la zone Grimaud, qui se proposent à bon droit d’être les chevilles ouvrières de la traduction des orientations que vos prédécesseurs ont assignées en concertation avec eux à cet espace urbain littoral, ces forces vives de notre vie économique du nautisme que vous n’avez jamais conviés à vos tables rondes tout en récupérant leur travail ! Et quel mépris enfin pour les riverains, en particulier le conseil de quartier centre-est et le comité d’intérêt local des Mouissèques, que vous avez aussi ignorés !
Craignez leur légitime courroux face à votre déni de démocratie guidé par le seul souci de votre propre image. Et attendez-vous à ce que, fût-elle exposée dans votre illusoire cathédrale ou sur les fresques urbaines que vous imposez dans le périmètre patrimonial protégé du centre-ville, cette image, déjà bien ternie, ne s’assombrisse encore plus vite.